Dimanche du Saint Sacrement du Corps et du sang du Christ

Dimanche du Saint Sacrement du Corps et du sang du Christ

 

 

FETE DIEU, FETE DU CORPS ET DU SANG DU CHRIST

En Jésus, à l’eucharistie, Dieu se donne – il se livre – à nous tout entier. Il se dépose

entre nos mains. Nous le prenons, nous le mangeons. Quand le pain est mangé, on ne

voit plus le pain. Il est mangé, mais il est là, en nous. Dieu a consenti à cela. Il descend, il

s’abaisse, il s’incarne dans la crèche de notre intimité ; par le pain mangé, il pénètre

toutes nos fibres, il court dans nos artères, dans nos veines. Il alimente notre coeur, notre

cerveau…Peut-on imaginer plus belle union, une manière plus forte, plus intime de nous

rejoindre ? Et cette union commune, cette commune union – cette communion – nous

transforme : elle nous assimile à Dieu, elle nous transforme en lui. « Par amour, Dieu a

consenti à ne plus être tout pour que nous fussions quelque chose. Il nous faut consentir

par amour à n’être rien pour que Dieu redevienne tout » disait Simone Weil (1909-1943).

« Deus homo factus est ut homo Deus fieret » disait Irénée de Lyon. C’est une grâce qui

nous est faite, un cadeau gratuit : bienheureux sommes-nous !

Mais comment mangeons-nous ? Manger en pleine conscience, ce n’est pas si évident

dans l’ambiance énervée, empressée, encombrée, éparpillée de nos vies actuelles. La

consommation dirige notre monde. Consommer n’est pas communier. En se donnant à

manger par nous, le Christ signifie que nous avons besoin d’une vraie nourriture pour

alimenter en nous la vraie vie, la vie éternelle. Pour nous nourrir, Jésus a besoin de

rencontrer notre faim. Ai-je faim de manger de ce pain-là ? Parce que la communion au

Corps du Christ n’est pas automatique, ce n’est pas de la magie. Oui, « ce n’est plus moi

qui vis, mais c’est le Christ qui vit en moi » dit le verset 20 du chapitre 2 de la lettre de

Paul aux Galates. Mais nous ne pouvons pas séparer ce verset du précédent (Galates

2,19) : « Je suis crucifié avec le Christ ». L’« AMEN » que nous prononçons en

communiant ratifie, exprime cela. C’est ce que dit la prière eucharistique III, pour

assemblée d’enfants : « Père, nous allons recevoir à cette table dans la joie de l’Esprit

Saint le corps et le sang du Christ : que cette communion nous rende capables de vivre

comme Jésus, entièrement donné à toi et aux autres. » Nous communions pour vivre

comme Jésus. Et par Jésus, avec Jésus, en Jésus, nous devenons capables de vivre

entièrement donnés au Père et aux autres. Le voulons-nous vraiment ? Communier au

Christ en pleine conscience, c’est cela !

Paul BELBOOM

Salésien de Don Bosco

 

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