A Dieu, Pape François ! 🕊️

Depuis ce matin 21 avril, Lundi de Pâques, le Pape François est retourné vers le Seigneur qu’il a servi si généreusement.

L’ayant vu demeurer jusqu’au bout le serviteur des serviteurs de Dieu, malgré la fatigue de l’âge et une santé faiblissante, nous pouvons en premier lieu prier pour lui : que le Seigneur à qui il avait tout donné – sa vie, sa confiance, son cœur et ses forces – l’accueille auprès de Lui dans la joie du Ciel.

Au cours de ses douze années de pontificat, il aura su nous rappeler avec exigence combien le rôle de l’Église et de tout baptisé est d’être au cœur de ce monde le reflet du visage aimant et miséricordieux de Dieu pour chaque homme et chaque femme.

Chacun d’entre nous, quelle que soit sa mission dans l’Église ou son parcours de vie, a en effet entendu de lui, au cours de ces douze années, un appel particulier à témoigner par sa vie-même de la joie de sa rencontre avec le Christ, de son amitié pour Lui, qui doit nous rendre capables de regarder en frères et sœurs ceux que nous rencontrons ; des frères et sœurs à aimer, à accueillir et à servir comme Il nous l’enseigne.

Aussi libre dans sa parole que dans ses décisions, François a voulu nous déplacer, nous sortir de la torpeur dans laquelle peuvent nous plonger le bien-être économique et le sentiment d’appartenir, en Europe notamment, à une Église bien installée. En nous ramenant, dans son enseignement, à redécouvrir l’actualité, la beauté et l’intransigeance du message d’amour du Christ, il aura eu à cœur de réveiller notre esprit de service et de mission.

Les fruits de son pontificat sont un cadeau qui n’a pas fini d’être découvert. Je pense particulièrement aux grands textes qu’il nous laisse et que nous pouvons relire et méditer en ces jours où nous sommes : Evangelii gaudium pour entrer davantage dans l’application du Concile, Amoris Lætitia qui nous rappelle la beauté de la proposition chrétienne pour toutes les familles et que le Seigneur se fait proche de ceux qui rencontrent des difficultés ; Laudato si, Fratelli tutti, complémentaires en ce qu’elles disent jusqu’où s’étend l’exigence d’une vie vécue comme une louange à Dieu – donc tournée vers les autres et vers la Création – Desiderio desideravi, où il déploie la beauté de la liturgie de l’Église dans les sacrements où Dieu nous donne de Le rencontrer, Lui, vivant, et Dilexit nos, qui dit le fond de sa piété : nous sommes appelés à aimer le monde à la façon du don du Christ.

En cette heure, je rends grâce au Seigneur pour l’homme autant que pour le pape qu’il fut, pour sa vie donnée, son ministère et sa conduite de l’Église.

Prions aussi pour nous : que dans ce temps qui s’ouvre, nous ayons à cœur le souci de l’unité et redoublions d’attention pour ce Corps du Christ qu’est l’Église.

Et puisque nous sommes illuminés en ces jours par la Résurrection du Seigneur, aujourd’hui, plus que jamais, demeurons ancrés dans l’espérance de la vie éternelle, dans laquelle le pape François nous précède désormais.

† Laurent Ulrich
Archevêque de Paris