15ème dimanche du TO – C

Celui dont je me fais le prochain (Evangile du bon samaritain Lc 10)

Pour atteindre le Royaume il s’agit d’aimer, d’aimer Dieu de tout son être et aimer son prochain comme soi-même, c’est le fondamental de la loi. Le prochain est-il celui qui me ressemble ? Jésus ouvre le champ de l’amour à toute humanité et il prend un exemple qui met en scène un samaritain, autant dire un hérétique, étranger, un qui même dans certains passages de l’Evangile ne le reçoit même pas lui-même car il est juif.

Le samaritain entre en scène après un prêtre et un lévite, hommes chargés du culte, des hommes honorables et très sensibles à la pureté cultuelle. Le samaritain prend d’autant plus de relief, qu’il s’agit d’un hérétique, qui ne parle pas aux juifs, une sorte d’étranger.

Le prochain n’est pas celui qui est comme moi, c’est celui qui est différent de moi, et que j’ai à aimer sans condition, car homme ou femme, il (elle) est création de Dieu, même si sa religion, son origine, sa couleur de peau sont autres. Le légiste va lui-même dire que le prochain c’est celui qui a fait preuve de bonté ; il montre lui- même, par une inversion, que nous avons à nous demander comment nous faire le prochain de l’autre.

D’abord en se laissant toucher au cœur. Aimer, c’est cependant plus qu’un sentiment ou une émotion, c’est du concret : « Le service vise toujours le visage du frère, touche sa chair ». Comme le samaritain, nous avons aussi à nous mobiliser et à « nous retrouver dans un « nous » qui soit plus fort que nos individualités ». Disons-le : ce n’est pas sûr que nous vivions toujours selon la volonté de Dieu, selon cet idéal, mais nous pouvons avec son aide nous en approcher. Il y a tant de prochains, tant à faire, commençons par celui qui est à nos portes et faisons-le, ensemble, dans un esprit fraternel.